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Maman Siamoise

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Maman Siamoise
17 juillet 2019

Laisser pleurer

laisser pleurer

Un peu de second degré pour exprimer une aberration qu’on entend trop souvent : laisser pleurer bébé, ne pas répondre immédiatement à ses besoins. En clair ne pas l’habituer à la présence de ses parents, à leurs bras. Pour ne pas « lui donner de mauvaises habitudes »...

En réalité la capacité du petit humain à alerter en faisant beaucoup-beaucoup de bruit dès qu’il se retrouve seul, est le résultat de l’évolution de notre espèce. A l’époque de la vie dans la grotte avec les vêtements en peau de bête, la chasse et la cueillette, le petit devait être systématiquement collé à sa mère. Un bébé laissé seul dans un coin était un bébé laissé à la portée des prédateurs et dont l’espérance de vie était très réduite. Sa capacité à appeler sa mère était sa meilleure chance de survie.

De la même manière, on sait aujourd’hui qu’un bébé dont les besoins ne sont pas satisfaits cesse de les exprimer. Un bébé qui appelle la nuit et qu’on laisse pleurer, arrêtera d’appeler. C’est un peu son plan B de la survie : maman n’est pas là pour prendre soin de moi et me tenir éloigné des prédateurs, alors je vais me faire tout discret pour ne pas les attirer.

Vous me direz aujourd'hui, dans nos maisons avec nos portes blindées, on ne craint pas trop les bêtes féroces. Oui, mais notre ADN lui il est marqué par des millénaires d’évolution. Et ce qui n’a pas changé au cours de ces millénaires d’évolution, c’est la décharge de cortisol et autres hormones du stress qui affluent dans le cerveau de bébé quand on le laisse pleurer.

Les recherches en neurosciences avancent à grands pas ces dernières années et nous apprennent plein de choses. Même si ce n’est pas facile de remettre en question des décennies de « valeurs éducatives » sans trop avoir l’air d’accuser nos parents et grands-parents de maltraitance, force est de constater que bon nombre de principes éducatifs encrés dans notre culture ne sont peut-être pas si bons que ça. Sur le sujet du laisser pleurer, une étude récente a montré l’impact que cela a sur les taux d’hormones de stress chez la mère et le nouveau-né. Pour en parler rapidement, on a pris des jeunes mères volontaires en maternité et on leur a demandé de coucher leurs bébés, puis de rester en retrait si ceux-ci pleuraient. Les résultats sont très parlants. On constate, les premiers jours, quand le bébé appelle, que le taux de cortisol est très élevé chez le bébé et chez la mère. Chez le bébé bien sûr puisque ses besoins ne sont pas satisfaits. Et chez la mère, probablement parce que son instinct maternel lui fait sentir que son petit a besoin d’elle, qu’elle devrait intervenir, et qu’elle est inquiète. Quand, au bout de quelques jours, le bébé cesse d’appeler (ce à quoi votre grand-mère dirait : « il a compris, maintenant il ne fera plus de caprice »), le taux de cortisol diminue drastiquement chez la mère. Comme elle n’entend pas son bébé pleurer, elle pense instinctivement qu’il va bien et que ses besoins sont satisfaits. En revanche, et c’est là que c’est édifiant, le taux de cortisol ne baisse pas chez le bébé. Sa détresse reste la même ! même s’il ne l’exprime plus.

Le but n’est évidemment pas de faire culpabiliser les jeunes mères qui sont à bout, qui rêvent de trois heures de sommeil consécutives, et qui ont laissé bébé pleurer 3 minutes pour pouvoir finir leur assiette tant qu’elle était encore chaude ! Mais ce qui me rend dingue en fait, c’est qu’en tant que jeune parent on a cet instinct en nous qui nous dit d’y aller. Cette petite voix intérieure qui nous pousse à prendre soin de notre petit dès qu’il appelle. Mais on a aussi sur les épaules la pression de cette société égoïste : « est-ce qu’il fait ses nuits ? », « tu devrais le laisser pleurer un peu », « ça lui fera les poumons », « il te mène par le bout du nez », « ne l’habitue pas trop à tes bras », « tu le couves trop » et autres phrases qu’on entend malheureusement tellement souvent, qu’elles finissent par nous faire douter.

Celles qui sont pour moi les plus absurdes sont celle du genre « j’ai élevé mes enfants comme ça et ils vont très bien » ou encore « j’ai été élevé comme ça et je n’en suis pas mort ». Oui, heureusement que tu n’en es pas mort (d’ailleurs personnellement, j’ai de plus grandes ambitions pour mes enfants que de seulement les maintenir en vie). Mais peut-être que ce sentiment d’insécurité que tu ressens quand tu es seul, cette incapacité chronique que tu as à aller de l’avant ou à prendre des décisions, ce manque de confiance en toi à cause duquel tu te fais tout le temps marcher sur les pieds, ou qui te fait te retourner à chaque fois que tu entends des gens rire dans la rue… Peut-être bien qu’un certain nombre de nos angoisses d’adulte auraient pu être évitées si notre réservoir à sécurité affective avait été comblé dans notre petite enfance. En tout cas, c’est ce que je me dis. Je ne pas médecin, pas psy, je n’ai pas de doctorat en neurosciences, mais mes différentes lectures et réflexions m’amènent à penser cela, et c’est la raison pour laquelle je me suis jurée de faire mon maximum pour que le réservoir à sécurité affective de mes enfants soit toujours le plus plein possible.

Un jour, lors d’une réunion de la Leche League, ma fille devait avoir un mois ou deux seulement, une maman qui était sur le point de reprendre le travail, s’interrogeait sur la façon dont elle maternait son bébé. Elle disait « Je le materne énormément, je réponds à tous ses besoins, mais est-ce une bonne idée de l’habituer à cela ? Quand je serai absente, ses besoins seront moins satisfaits, ou moins vite, alors est-ce qu’il ne risque pas d’en souffrir ? » La consultante en lactation lui a répondu que c’est bien le contraire ! Elle a dit : « En le maternant aujourd’hui vous lui donnez les outils et la force d’affronter votre absence plus tard. » Cette phrase a résonné en moi. Je crois que c’est à partir de ce jour que j’ai réellement intégré ce qu’est le maternage, et pourquoi il est si important.

Quand nos petits demandent de l’attention, quand ils pleurent, ce n’est pas un caprice, leur cerveau immature en serait bien incapable ! Ce que nous devons faire, c’est suivre notre instinct. Après tout, il ne nous a pas trompés au cours des millénaires, sinon nous ne serions pas là aujourd’hui pour en parler (nous devons juste nous reconnecter à lui, parce qu’on a un peu perdu la notice d’utilisation ces dernières décennies). Plutôt que de laisser pleurer, allons câliner, embrasser, réconforter notre tout petit. En grandissant, il apprendra à trouver les clés en lui pour se rassurer et il aura de moins en moins besoin de nous. Et je vous assure que ces moments de tendresse nous manqueront !

Pour finir, je voudrais suggérer un petit changement d’angle de vue. Quand je fais un cauchemar ou que j’entends un bruit en pleine nuit et que j’ai peur, je réveille mon mari pour qu’il me prenne dans ses bras. Il accepte dans 100% des cas. Il ne se dit ni « elle va s’y habituer et après ce sera une galère », ni « je suis sûr qu’elle n’a pas fait de cauchemar, elle dit ça pour me manipuler ».

Pourquoi ne se dit-on pas la même chose quand il s’agit un enfant ?

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27 mai 2019

Allaitement à la demande & prise de poids

 

obésité

 

On en parle de l’obésité à l’époque de Cro-Magnon ?

Je suis fatiguée d’entendre constamment des témoignages de mamans à qui on a dit que leur bébé prend trop de poids et qu’il faut espacer les tétées. 

Vous croyez vraiment que nos ancêtres hommes des cavernes avaient une montre au poignet (ou un iPhone dans la poche tant qu’on y est) et qu’ils passaient la journée l’œil rivé dessus pour s’assurer de bien espacer les tétées de 3 heures ? 

Si on suit cette logique, vous croyez qu’ils avaient aussi des balances dans leur grotte ? Pour surveiller le poids de bébé et s’assurer qu’il ne finisse pas obèse ?

Non, l’homme de Cro-Magnon n’avait ni montre ni balance. Et donc, du coup, dans les livres d’histoire on apprend que c’était une population qui souffrait d’obésité ? Ah ben non en fait… alors si on réfléchissait un peu plus loin que le bout de notre nez avant de raconter n’importe quoi aux jeunes mamans ? 

L’allaitement c’est à la demande. Ça veut dire dès que bébé le souhaite. Les tétés peuvent s’espacer de quelques minutes à quelques heures. L’important est de laisser bébé téter dès qu’il en exprime le besoin. Chez le tout-petit, c’est dès les premiers signes d’éveil.

 

La tétée pour stimuler la lactation

Comme la nature est extrêmement bien faite, l’intérêt premier de l’allaitement à la demande est de stimuler la lactation de la mère. La succion du bébé permet de maintenir la production.

L’une des premières causes d’un allaitement écourté est celle-ci : pour une raison ou pour une autre, la mère croit bon d’espacer les tétées, ou de remplacer une tétée par un biberon. Sauf que, sauter une tétée, c’est sauter une occasion de donner le signal au corps de produire du lait, donc la production diminue. Très rapidement, la production de lait devient insuffisante pour le petit, qui a faim et qui réclame. La mère pense alors (à juste titre) qu’elle ne produit pas assez de lait pour lui et va lui donner un biberon pour complémenter. C’est le début d’un cercle vicieux. Pas de stimulation, moins de production. Et c’est le début de la fin de l’allaitement. Au contraire, la bonne conduite à tenir en cas de petite baisse de lactation aurait été de mettre le bébé au sein le plus possible, de sorte à stimuler au maximum la lactation et la relancer.

 

La tétée qui nourrit, mais pas que

Le but premier de la tétée est évidemment de nourrir le tout-petit, mais pas uniquement. C’est également cela qu’on n’explique pas assez aux jeunes mamans.

Quand j’entends « il te prend pour une tétine ». Non, en réalité, c’est la tétine qui se prend pour un sein. L’être humain n’est pas arrivé sur terre avec une tétine dans la bouche. A l’échelle de l’humanité, la tétine n’a même pas une seconde d’existence !

« Je lui ai donné une tétine parce qu’il avait un grand besoin de succion. » Et avant ? Avant l’invention de la tétine, que faisait-on de ces bébés au grand besoin de succion ? 

Le sein sert aussi à cela. Il représente le réconfort, la chaleur et la douceur maternelles. Le petit réclame le sein parce qu’il a faim ou soif, mais aussi parce qu’il a besoin d’un câlin, parce qu’il a mal quelque part, parce qu’il a peur, parce qu’il se sent seul… et puis pour s’endormir aussi, car téter est le moyen le plus doux pour lui de se laisser aller à l’endormissement, tout en se sentant rassuré, en sécurité, lové contre sa maman.

 

La prise de poids des bébés allaités

Pour établir les courbes de poids de nos carnets de santé actuels, on s’est basé sur le poids moyen de bébés censés représenter la population. Le problème, c’est que depuis plusieurs décennies, la majorité des bébés est nourrie au lait artificiel et non au lait maternel. Résultat : les courbes de poids que l’on trouve dans nos carnets de santé sont représentatives de l’évolution de poids de la population de bébés nourris au biberon. Heureusement, il existe d’autres courbes de poids établies par l’OMS, spécifiquement pour les bébés allaités. Encore faut-il savoir les trouver (il existe des applis maintenant), et encore faut-il que le médecin/pédiatre en connaisse l’existence.  

Si on se réfère aux courbes de nos carnets de santé, certains bébés allaités peuvent avoir tendance à être tout en haut de la courbe pendant quelques mois. Un médecin formé sur l’allaitement saura que c’est tout à fait normal. En revanche, un médecin mal formé aura tendance à interpréter cela comme le fait que l’enfant est trop nourri et à recommander à la maman d’espacer les tétées.

A l’inverse, chez un bébé qui prend peu de poids, le médecin formé sur l’allaitement cherchera la cause de la mauvaise prise de poids, alors que le médecin mal formé remettra en question les qualités nutritives du lait maternel et pourra suggérer de passer au lait artificiel.

 

Le meilleur aliment pour bébé

Le lait maternel reste l’aliment qui convient le mieux au bébé. Il évolue avec le bébé et s’adapte à ses besoins en fonction de son âge : tant en quantité, qu’en composition. Mais également en fonction d’autres facteurs, comme son état de santé : s’il est malade le lait sera plus riche en anti-corps ; ou en fonction de facteurs extérieurs, comme les conditions climatiques : en cas de grosses chaleurs par exemple. Il est également l’aliment le plus adapté à chaque stade de développement de son système digestif. C’est grâce au lait maternel que le système digestif du petit se pare de toutes les bonnes bactéries qui le rendront bien costaud. 

Enfin, de nombreuses études ont montré les bénéfices du lait maternel pour réduire la mortalité infantile chez les populations souffrant de famine. Alors que la mère est rachitique, son petit reçoit tout ce dont il a besoin pour son développement. Je vous invite à lire sur le sujet, c’est passionnant !

 

Pour terminer, j’ai envie de répéter encore que la nature est merveilleusement bien faite. Nous avons survécu jusqu’ici, ce qui confirme simplement que le lait d’humain est plus adapté au petit humain que le lait de vache, ou le lait de tout autre mammifère d’ailleurs.

 

20 mai 2019

10 trucs pour reconnaître un médecin pro-allaitement

médecin pro allaitement

Pour un allaitement serein, il est essentiel d'être bien accompagnée. Mais nos professionnels de santé sont malheureusement très mal formés sur le sujet. Si nombreuses sont les mamans allaitantes qui sont plus calées sur le sujet que leur médecin de famille (et qui se retrouvent en consultation à dire "oui oui" pour ne pas rentrer dans le débat, mais qui n'en pensent pas moins !), nombreuses sont celles qui démarrent, qui sont juste pommées, qui manquent de confiance en elles, et ne savent pas où trouver du soutien et des infos claires. Pour ces mamans-là malheureusement, l'incompétence de certains médecins et pédiatres ,et les mauvais conseils qu'ils prodiguent sont à l'origine d'allaitement ratés, écourtés et de beaucoup de désillusions. 

Voici donc 10 petites astuces pour repérer un médecin pro-allaitement :

1. Il ne te parlera jamais d’horaires ni de tétées à heures fixes. Il connait l’importance de l’allaitement à la demande.

2. Il ne te dira pas de donner de l’eau quand il fait chaud.

3. Il ne te dira pas que ton lait n’est pas assez nourrissant. Quand un bébé prend trop peu de poids, il élimine toutes les causes possibles, telles qu’une mauvaise position, un frein de langue ou des tensions, avant de suggérer l’introduction du lait artificiel.

4. Il ne te dira pas que ton bébé est trop gros et que tu dois espacer les tétées.

5. Il ne te recommandera pas de sevrer ton bébé pour que tu sois moins fatiguée. Il cherchera plutôt à t’accompagner pour trouver des solutions pour te reposer.

6. Il ne te dira pas de sevrer bébé quand tu es malade. Il sait que ton lait est ce qu’il y a de mieux pour le protéger.

7. Il sait qu’une mère qui allaite peut prendre des médicaments et il vérifie la compatibilité sur lecrat.fr ou e-lactancia.org

8. Il t’invitera à mettre bébé au sein lors des soins désagréables, comme les vaccins par exemple.

9. Si tu souhaites tirer ton lait, il te conseillera d’autres contenants que le biberon. Il connait le risque de confusion sein-tétine.

10. Il est pour un sevrage respectueux. Il sait que le sevrage naturel se fait entre 2,5 et 7 ans.

   

17 mai 2019

Mon DIY savon tout doux pour les mains

 

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Je continue sur ma lancée DIY zéro déchet et zéro produit cracra, et je me lance cette fois-ci dans le gel lavant pour les mains. Et bien, je ne m'y attendais pas, mais ça a été une réussite du premier coup. Voilà pourquoi j'ai envie de partager cette recette hyper rapide et facile, qui fait le bonheur de mes petites mains depuis quelques jours.

D'abord, voici pour les ingrédients :

  • 300 ml d'eau
  • 20 g de savon de Marseille râpé (on peut l'acheter en paillettes pour celles qui ont la flemme de le râper, mais sincèrement ça prend à peine une minute)
  • 2 cuillères à café de glycérine végétale

Pour la recette :

  • On fait bouillir l'eau, puis on ajoute les ingrédients ci-dessus dans cet ordre, tout en remuant bien.
  • On sort du feu et on attend que ça refroidisse.
  • Une fois le mélange refroidi, on transvase dans un flacon pompe. 

Rien de plus simple, n'est ce pas ? 

Et pour le résultat : 

Une odeur toute douce de savon de Marseille. Le savon étant dilué, l’odeur est moins puissante, juste ce qu’il faut à mon goût. On peut ajouter quelques gouttes d'huile essentielle en fonction de ses goûts. Attention toutefois si vous êtes enceinte ou avez des enfants en bas âge à la maison, car les HE sont fortement déconseillées.

Un savon qui mousse peu. Pour moi, ce n’est pas un problème. Les industriels nous ont habitués à des savons, shampoings, dentifrices, lessives, produits vaisselle et compagnie, qui moussent énormément. On a l’impression que si ça ne mousse pas, ça ne lave pas. Mais ce n’est absolument pas le cas, la quantité de mousse et les propriétés lavantes n’ont en fait rien à voir. Quand on est habitué aux cosmétiques et produits ménagers responsables, et notamment solides, on a l’habitude de ne pas forcément avoir beaucoup de mousse.

Une peau toute douce. Ce savon laisse un léger film tout doux et une sensation d’hydratation sur les mains. Moi qui me lave les mains 30 fois par jour, j’ai tendance à les avoir très sèches. À voir sur le long terme, mais j’ai bon espoir que mon nouveau savon arrange tout ça.

Une texture très liquide au début qui se gélifie par la suite. Le mélange est très liquide au début, même une fois refroidi. Ca peut être déroutant, mais pas d'inquiétude, il se solidifie au bout de quelques heures, pour devenir une texture gel épaisse et onctueuse.

Et voilà ! J'espère que cette recette toute douce vous plaira. Si vous avez d'autres recettes de cosmétiques maison à partager, je suis évidemment preneuse ! 😊

 

  

16 mai 2019

L'art de savoir céder

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Eduquer c’est aussi savoir céder.

Dans son merveilleux livre Serre moi fort (Bésame mucho), le pédiatre Carlos González explique merveilleusement bien l’intérêt du savoir céder. A ne pas confondre avec du laxisme évidemment, ce que les détracteurs de l’éducation positive s’empresseront de faire.

Dans notre société tout est interdit aux enfants. Même si à la maison, nous nous efforçons d’appliquer les principes de l’éducation bienveillante, nos enfants vont à la crèche, à l’école, chez les copains… et ils sont confrontés chaque jour, et plusieurs fois par jour, à des interdictions. Ma fille commence beaucoup de ses phrases par « Est-ce que j’ai le droit de … », ce qui me chiffonne, parce qu’à la maison « avoir le droit », « autoriser » ou « interdire » ne font pas vraiment partie de notre vocabulaire. Je sais bien qu’elle entend ça à l’extérieur et qu’elle doit se plier à ces règles. Enfin plus exactement, pas se plier aux règles, mais se plier à la façon d’appliquer les règles. Parce que c’est la façon de présenter les choses qui change tout, mais ce n’est pas le sujet, ceci fera l’objet d’un autre article ;-)

L’idée c’est que si on prend quelques minutes pour bien y réfléchir, on réalise qu’on répond souvent par la négative aux demandes de nos enfants. Et ce, purement par principe. Il me demande un chocolat au milieu de l’après-midi, c’est non parce qu’on ne grignote pas entre les repas. Il veut mettre son t-shirt rouge, c’est non parce que j’ai préparé les affaires depuis hier soir et que j’avais prévu qu’il mette le bleu. Il veut lire une deuxième histoire avant de se coucher, c’est non parce que le soir c’est une histoire et puis c’est tout. Ce ne sont là que quelques petits exemples, mais il faut reconnaitre que nos journées sont ponctuées de ces refus aux demandes de nos enfants.

Et si au lieu de refuser bêtement et simplement, je prenais 30 secondes pour réfléchir à sa demande ?

  • Il est 16 heures, il a envie de manger un chocolat. Ça m’embête parce qu’on est au milieu de l’après-midi et que je ne veux surtout pas que mes enfants prennent l’habitude de grignoter entre les repas. Et puis le chocolat c’est plein de sucre quand même. Enfin bon, en même temps, ce n’est pas le sucre contenu dans un seul chocolat… et puis s’il le mange maintenant, ce n’est pas ça qui va lui couper l’appétit pour le diner. Et si j’acceptais ? Je pourrais lui dire oui, mais un seul. Si je le préviens bien dès maintenant, avant de le lui donner, qu’il n’en aura qu’un, il comprendra un refus de lui en donner un deuxième (voire même il n’en demandera pas un deuxième). Et puis, si j’acceptais, il serait content, ça lui ferait plaisir. Et moi je serais contente de le voir heureux. Et ça nous éviterait aussi une phase de chouinage, pleurnichage, lamentation et compagnie… alors pourquoi pas ?
  • Je prépare les vêtements la veille au soir pour éviter de perdre du temps le matin. Je regarde la météo et j’élabore les tenues en fonction. Ça me prend du temps et de l’énergie tout ça. Et ce matin, alors qu’on est déjà à la bourre, il me dit qu’il n’aime pas le t-shirt bleu que je lui ai préparé et qu’il veut le rouge. Ah non hein, ça va comme ça, pas le temps de tergiverser c’est non, on met le bleu que j’ai préparé et on part à l’école. Enfin non… en réalité on part pour 10 minutes de négociation et de pleurnichage, agacement, perte de patience, une journée qui commence bien en somme. Alors si j’acceptais ? En fait, la couleur du t-shirt ne change pas grand-chose. Ça reste un t-shirt. Et puis surtout, si j’accepte, on va s’économiser ces fameuses 10 minutes de galère, et on sera même sûrement à l’heure à l’école. Allez, c’est oui pour le t-shirt rouge. Et ce soir on préparera les affaires pour demain ensemble !
  • Je continue avec l’exemple de l’histoire du soir ? Non, ce n’est pas nécessaire. L’idée c’était juste de montrer qu’au lieu de répondre « non » du tac au tac, mais en prenant quelques instants pour analyser la situation et se mettre dans la peau de l’enfant, on se rend compte bien souvent que notre « non » est un « non » de principe qui n’est pas vraiment fondé. Et puis on se rend compte aussi que l’ambiance à la maison est bien plus sereine avec un petit « oui » de temps en temps.

Encore une fois, ne confondons pas tout. Il ne s’agit pas de dire « oui » à toutes les demandes. Il s’agit d’analyser les choses et d’évaluer si la demande est raisonnable ou non. Si elle ne l’est pas, si elle met l’enfant en danger par exemple, il est évidemment hors de question d’y céder. Nous devons bien sûr poser des limites dans leur intérêt et notamment pour leur sécurité.

Pour terminer, je rappellerais que, on le sait bien, les enfants se construisent en nous imitant. Nous sommes leur modèle.

Certains diront que céder c’est montrer une faiblesse. Je ne pense pas ! Au contraire, savoir céder c’est montrer une capacité à réfléchir, à se remettre en question. C’est montrer de l’empathie aussi. C’est plutôt un bel enseignement pour nos enfants.

D’ailleurs, ne dit-on pas qu’il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis ?

 

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14 mai 2019

Le rôle du papa

 

place du papaS'il y a bien un argument contre-allaitement qu’on ne cesse d’entendre, c’est celui-ci : le papa ne peut pas participer.

FAUX, FAUX, et re-FAUX ! Il y a tellement d’autres façons de participer !

Il y a participer à la vie du foyer et aider la maman à faire tourner la maison. Et puis il y a participer aux soins de bébé et créer des liens d’attachement avec lui.

  • D’abord, tout comme Cro-Magnon qui allait chasser, notre papa moderne peut remplir le frigo.
  • Il peut aussi s’occuper du ménage, de la lessive et du rangement de la maison. Et puis quand bébé est au sein et que maman est immobilisée, papa peut lui passer ce dont elle à besoin : un verre d’eau, quelque chose à manger, un livre, la télécommande… Ce sont plein de petits gestes que maman appréciera et qui la soulageront dans son quotidien déjà tellement rempli.
  • Avec bébé, papa peut s’occuper du change. Alors oui, effectivement, des fois ça pue, mais cela fait partie des soins nécessaires du tout petit et c’est dans ces moments-là que se crée l’attachement. Le tout-petit s’identifie à l’adulte qui prend soin de lui, ce sont donc des moments essentiels dans le développement du lien parent-enfant. Il y a aussi le bain, un instant de partage, à la fois de soin et de jeu. Dans les temps calmes, notamment les siestes et les balades, papa peut pratiquer le portage. Bébé sera ravi d’être bercé dans la chaleur des bras et l’odeur de son papa. Et puis tous les moments d’éveil et de jeu bien sûr.
  • Ensuite, quand bébé aura passé 6 mois et qu’il commencera à s’intéresser à ce que ses parents mangent, ce sera l’heure de la diversification. Papa pourra alors (enfin !) participer à le nourrir pour son plus grand bonheur.
  • On entend aussi souvent cet argument au sujet de la nuit : papa pourrait s’occuper de préparer un biberon pour éviter à maman de se lever. Et bien, la première recommandation pour éviter à maman de se lever, serait de pratiquer le sommeil-allaité, le cododo. Cela permet à maman d’allaiter son petit tout en restant dans son lit, et de ne pas se réveiller complètement, ce qui engendre bien moins de fatigue (attention toutefois à bien respecter les recommandations pour un cododo en toute sécurité !). Dans le cas où notre bébé allaité ne partage pas le lit de ses parents, papa peut aussi avoir l’occasion de participer en se levant pour aller le chercher et l’amener auprès de maman pour la tétée. Cela évite à maman de se lever, ce qui est bien moins fatigant pour elle.

En fait, le papa peut trouver sa place dans tous les aspects et dans tous les moments de la vie de famille. La nature n’a pas doté l’homme de glandes mammaires, mais elle ne l’a pas non plus exclu de la vie de bébé.

 

Je suis bien sûr définitivement pro-allaitement, mais ce n’était pas le but de cet article. Le but de cet article c’est de montrer que l’allaitement n’est absolument pas un frein dans l’investissement d’un papa auprès de son bébé. Pour moi, c’est même tout le contraire. Une maman qui est sereine dans son allaitement et épaulée par son conjoint, et un papa qui est épanoui dans son rôle de père et qui participe naturellement à chaque instant de vie de sa famille, c’est pour moi la recette d’une famille épanouie.

   

10 mai 2019

Et si on faisait nos yaourts maison ?


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Aujourd’hui j’ai envie de vous parler de ma recette toute simple de yaourts maison.  

Ça faisait un moment que j’avais envie d’essayer, mais je m’attendais à ce que la mise en place soit compliquée, alors je trainais un peu la patte. Et puis un jour j’ai sauté le pas, j’ai récupéré une vieille yaourtière dont ma mère ne se sert plus (et que j’avais du moi-même lui offrir il y a au moins 15 ans) et je me suis lancée. Et depuis, je ne m’en lasse pas !

En fait ça ne demande absolument aucune préparation en amont, si ce n’est de s’équiper, d’une yaourtière bien sûr (il existe des recettes sans yaourtière mais j’avoue que je ne m’y suis pas intéressée).

Et puis rien de plus simple que de faire ses propres yaourts, grand maximum 10 minutes de préparation et on laisse la yaourtière travailler.  

Alors vous me direz, pourquoi s’embêter à faire soi-même ses yaourts alors qu’un pack de 4 yaourts bio coûte 1,50 € dans le commerce ?

Et bien j’arrive quand même à trouver de (très) bonnes raisons :

  • La première est écolo, et c’est la plus importante à mes yeux : zéro déchet ! Les pots et les couvercles se réutilisent à l’infini, vous diminuez vos déchets.
  • En deuxième position je dirais : savoir ce qu’il y a dedans. Pas besoin de passer 10 minutes à éplucher les étiquettes pour connaitre la teneur en sucre et autres cochonneries. Quand on fait soi-même, on sait mieux que personne ce qu’il y a dedans.
  • Le prix des yaourts industriels n’étant pas très élevé, on ne peut pas forcément dire qu’on réalise rapidement des économies. Il faut un certain temps pour rentabiliser la yaourtière, mais à terme on en fait des économies, petites, mais on en fait !
  • Un autre avantage est la possibilité de varier les goûts pour plaire à toute la famille. Pas besoin d’acheter un pack de 8 yaourts à la banane parce que ce sont les préférés de la petite dernière. On peut très bien n’en faire que 2 ou 3 par saveur.
  • Et enfin, ça a quand même un côté très ludique, et ça donne la satisfaction d’avoir fait soi-même ! Ce qui est quand même valorisant 😊

Avant de confectionner vos délicieux yaourts il va falloir vous équiper d’une yaourtière. Là, attention à ne pas vous faire avoir par les pro du marketing et de la com. Personnellement, je pense qu’il n’est absolument pas nécessaire d’acheter une yaourtière de compèt’ qui fait le café. Quand on y regarde un peu, on voit des yaourtières à 200 € avec écran led et compagnie. Quel intérêt ?

Pour 20 ou 30 € on peut déjà avoir quelque chose de très bien. Il suffit d’une yaourtière toute simple avec un bouton ON/OFF.

Beaucoup vous proposent un minuteur, et même un programmateur. Perso je trouve ça inutile, en ce qui me concerne je lance la yaourtière dans la soirée et je l’éteins le lendemain matin en me levant.

En revanche, s’il y a quelque chose que je vous recommande de bien valider avant l’achat, c’est la compatibilité des pots et des couvercles avec le lave-vaisselle. On cherche à gagner du temps, pas à en perdre, et s’il faut faire la vaisselle à la main on n’est clairement pas rentable à ce niveau-là.

En ce qui concerne la recette, il ne faut pas hésiter à farfouiller sur internet, il y en a des centaines ! J’en ai épluché et essayé plusieurs avant de trouver celle qui me convient, et qui convient aussi le plus à mon mode de vie (type de lait que j’ai le plus facilement en stock à la maison, par exemple).

Ici je mélange donc :

  • 1 litre de lait demi écrémé (de préférence bio)
  • 1 yaourt : pour la première utilisation je prends un yaourt nature bio du commerce. Pour les 5 ou 6 utilisations suivantes (je ne compte pas forcément avec précision) j’utilise un yaourt nature maison. Puis je recommence avec un yaourt du commerce et ainsi de suite.
  • 4 à 5 cuillères de lait en poudre pour épaissir. Petite astuce : si je n’ai pas de lait en poudre, je remplace par 3 cuillères à soupe de crème fraiche.

On mélange bien tout ça et on aromatise comme on le souhaite : nature, sucre, vanille, jus de citron, fruits (en morceaux c’est possible), confiture (à mettre au fond du pot), etc… ça se décline à l’infini ! 

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Je laisse dans la yaourtière entre 11 et 12 heures (comme je le disais plus haut, je lance le soir et éteins le matin, donc je ne suis pas à la minute, mais j’essaie de me tenir à ce temps de cuisson). En fonction des recettes et du type de lait qu’on utilise, j’ai pu lire que la cuisson prend entre 8 et 15 heures.

A noter que plus vous laisserez longtemps, plus les ferments lactiques auront le temps de bien faire épaissir le yaourt. Mais ils prendront aussi un goût plus acidulé (qu’on reproche souvent à certains yaourts du commerce), donc attention à ne pas laisser trop longtemps non plus. 

Pour finir, et avant de vous laisser préparer vos délicieux yaourts maison, je souhaite rappeler que je ne suis absolument pas une pro, juste une maman très occupée qui cherche la simplicité. La recette et les infos que je donne ici sont vraiment basiques, et je vous invite à vous documenter si vous souhaitez aller plus loin. Il existe des sites internet très complets sur le sujet qui sont une mine d’information. J’ai passé pas mal de temps sur mayaourtiere.com et sur des blogs de recettes entre autres…

Bons yaourts à vous ! 😊

   

6 mai 2019

Une bien belle définition du rôle de parent

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Ce qui importe ce n’est pas tant d’avoir un bébé bien looké, qui dort des nuits complètes, fait de beaux sourires et ne pleure pas, que de répondre à l’appel de l’être qui vous est le plus cher, lui donner votre amour et votre chaleur, et de l’accompagner à chaque instant pour qu’il devienne un jour un adulte épanoui.

   

6 mai 2019

Recommandations de l'OMS et accompagnement

 

 

 

allaitement 4 mois

L’OMS et l’UNICEF recommandent d’allaiter exclusivement jusqu’à 6 mois, puis en complément d’une alimentation diversifiée jusqu’à deux ans au moins. Pourtant, moins de 35% des bébés de 4 mois dans le monde bénéficient d'un allaitement au sein exclusif ! 

Ici, je peux dire avec fierté que j’ai allaité ma grande jusqu’à 3 ans. Malgré la reprise du boulot quand elle avait 4 mois, la fatigue et les difficultés que rencontrent tous les jeunes parents. Fière d’avoir réussi à lui donner le meilleur pendant ces 3 années.
 
Mais j’admets que je n’y serais jamais arrivée seule. Ce qui fait cruellement défaut dans notre pays c’est l’accompagnement des jeunes mères. Difficile de savoir où aller chercher du soutien. On est très mal informées ! Et nos professionnels de santé sont malheureusement très mal formés.
 
J’ai trouvé beaucoup d’informations sur le site de La Leche League. J’ai aussi participé aux réunions de mamans organisées par La Leche League. Ces réunions étaient une bouffée d’oxygène, un super moment d’échange avec d’autres mamans, et une mine d’informations grâce à la conseillère LLL.
En cas de pépin ou de gros doute, on peut aussi chercher une consultante IBCLC (International Board Certified Lactation Consultant) près de chez soi (annuaire sur le site).
Enfin sur Facebook, il existe de supers groupes de soutien et d’échange entre maman.

Si je peux donner quelques tout petits conseils aux jeunes mamans allaitantes ce serait ceux-là : ne doutez pas de vous, vous êtes faite pour ça ! Votre corps et votre instinct ont les réponses, alors écoutez vous, et ne faites confiance qu'à vous-même. Enfin, ne restez pas avec vos angoisses, vos questions et doutes qui vous bouffent. N'hésitez pas à contacter une professionnelle ou à rejoindre un groupe de mamans allaitantes. Vous n'êtes pas seule, ça marche depuis des millénaires !

  

 

6 mai 2019

Allaitement

 

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L'allaitement maternel est la norme de l'espèce humaine. La nature est merveilleusement bien faite et le lait maternel est parfaitement adapté au système digestif du bébé humain et à son niveau de développement.

Si nous sommes là aujourd'hui, c'est parce que les femmes depuis plusieurs centaines de milliers d'années ont allaité leurs petits. En comparaison, le lait maternisé a à peine 150 ans. Un grain de poussière à l'échelle de l'humanité ! 

Toutes les femmes peuvent allaiter (en réalité, une infime proportion de la population ne peut pas allaiter pour des raisons physiologiques) mais dans notre pays malheureusement, nous avons perdu la culture de l'allaitement. Les bons gestes ne se transmettent plus de mère en fille, et les jeunes mères sont abreuvées de mauvais conseils. Et ce n'est pas étonnant : d'abord parce que nous sommes LE pays de l'industrie laitière dont les lobbies font des merveilles ("les produits laitiers sont vos amis pour la vie tu-tu-du-tu-du", ça y est vous l'avez dans la tête ?), et puis aussi parce que nos universités semblent avoir complètement écarté le sujet du cursus de formation de nos professionnels de santé (comment un pédiatre qui a reçu seulement 2h de cours sur l'allaitement pendant tout son cursus peut-il vous accompagner sur le sujet ? même avec la meilleure volonté du monde !)

En fait, je rêve d'une société qui ait enfin la force de retourner à l'essentiel, de s'affranchir de l'industrie laitière et d'accompagner les jeunes mamans comme elles le méritent dans cette aventure magique. Mais tant que nos gouvernements ne prendront pas leurs responsabilités sur le sujet, c'est à nous de nous soutenir et nous épauler. C'est à nous de partager nos expériences, bonnes et mauvaises, toujours avec bienveillance et sans jugement ni culpabilité.

   

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